De l'électricité pour la capitale : Comment le générateur Boulaos II a soutenu les progrès de Djibouti.

L'économie djiboutienne s'est bien comportée dans ces dernières années. La croissance du produit intérieur brut réel a atteint 6,5% en 2015/16, et deux grands projets d’infrastructure ont vu le jour.

Au milieu des années 2000, le gouvernement de la République de Djibouti a reconnu que le maintien de la croissance économique exige une source de production d’électricité plus grande et plus fiable. Ainsi, la construction des infrastructures idoines a permis d'améliorer directement la capacité nationale de production d’électricité.  

En 2007, le gouvernement a sollicité de la Banque islamique de développement (BID) une aide pour la réalisation d'un projet visant à remplacer par un modèle plus récent un ancien générateur diesel à la centrale de Boulaos à Djibouti.

Depuis la mise en service du générateur en octobre 2011 et l'installation d'un réseau de distribution de 20 kV desservant les foyers et les entreprises de la ville, des milliers d'habitants de la capitale bénéficient d'une couverture fiable.

Machines modernes pour une ville en pleine expansion.

Le projet de centrale de Boulaos, qui faisait partie de la stratégie nationale pour le développement du secteur énergétique, a contribué à ses plans de développement nationaux. En 2007, la BID avait accepté de financer ce projet en accord avec son orientation stratégique pour le développement des infrastructures.

L'ancien générateur diesel, alors en opération depuis 1976, offrait une capacité de 4 mégawatts (MW) à peine. La nouvelle machine, le générateur de Boulaos II, affiche une capacité opérationnelle de 7,2 MW. Le projet a également soutenu la construction d’une nouvelle sous-station et 18 lignes de distribution dans la ville et sa banlieue. Ces équipements ont grandement contribué à raccorder environ 2.000 nouveaux clients au réseau chaque année.

Plus de clients, plus de commerce

L'amélioration de l'accès à l’électricité fait que les jours de commerce sont maintenant plus longs sur les marchés Riyad en ville de Djibouti, lesquels ont ouvert en 2013. L'éclairage électrique autorise une activité bien plus tardive comparé à l’ancien marché de la ville.

« Nous pouvons maintenant rester ouverts jusqu'à 22:00 ou 23:00 », dit Mme Rabia, qui vend des chaussures et des vêtements près de l’entrée du marché.

« Dans l’ancien marché, il fallait se fier à l'éclairage public qui était très insuffisant.  Si je ne pouvais pas travailler, parce qu'il faisait trop sombre, je ne gagnais pas d'argent. »

Confort au foyer

Omar Youssouf, un policier à la retraite, vit à Hayabley, dans la banlieue de Djibouti depuis 1990. Il a vu de ses propres yeux les changements positifs apportés par l'électricité.

"Avant, on avait des problèmes de sécurité", dit-il. "Il y avait des chiens errants dans la rue, des trous sur la route ; il n'était pas sûr pour les enfants de rentrer de l'école après la tombée de la nuit."

Maintenant, grâce à l'éclairage public, les gens se sentent plus en sécurité dans la rue après la tombée de la nuit.

« Les enfants n'ont même plus besoin de rester tard à l’école », dit Omar. "Avec des maisons éclairées, ils peuvent désormais étudier à la maison."

La fiabilité est essentielle

L’approvisionnement accru en électricité et la disponibilité d'un réseau de distribution étendu signifient que les entreprises partout dans la ville font florès. À Hayabley, l'atelier de soudure de Mustapha Mohamad est devenu nettement plus rentable depuis qu’il s'est connecté au réseau électrique en 2012.

"Avant, c'était terrible", se souvient-il. « Nous utilisions un petit générateur d’électricité qu'il fallait tout le temps ravitailler; et nous devions même l'éteindre quand il surchauffait.  Les gens devaient longuement patienter pour récupérer leur objets réparés. »

Sa nouvelle connexion est beaucoup plus fiable. En fait, le commerce s’est améliorée tellement qu’il a récemment ouvert un deuxième local à proximité.

« depuis que nous sommes raccordés au réseau, nous n’avons jamais eu à utiliser le générateur. L’électricité est constante, je peux m'y fier. » C'est aussi moins cher ; Mustapha paie 15, 000 DJF (US$ 84) tous les deux mois, beaucoup moins que le coût du carburant de l'ancien générateur.

Un nouveau rôle pour la centrale de Boulaos

Le projet Boulaos a aidé des centaines de petites entreprises à se développer depuis sa mise en service, tout en apportant confort et sécurité à de nombreux habitants.  En 2016, toutefois, l'utilisation du nouveau générateur a décliné pour la première fois.

«Djibouti importe également de l'électricité de la Compagnie éthiopienne d'électricité, à un coût parfois inférieur à celui de la production nationale», explique M. Abass Moussa, responsable des services de production de la centrale. "Le gouvernement a la responsabilité de fournir la source d'énergie la moins chère à ses citoyens."

Cette utilisation réduite a permis au générateur de subir trois mois de maintenance, ce qui en prolongera la durée de vie. Cependant, tout au long de 2016, le générateur a continué de fournir une ressource essentielle de sauvegarde lorsque l’approvisionnement en provenance d’Ethiopie diminuait ou devenait plus cher – garantissant sécurité et indépendance énergétiques à Djibouti.

Et ce n’est là qu'une mesure à court terme : Djibouti aura bientôt besoin de capacités supplémentaires pour répondre à la demande sans cesse croissante. "Si la demande continue d'augmenter, le générateur sera toujours nécessaire", explique M. Moussa.

Priorité à l'électrification rurale

Le projet de centrale de Boulaosa fait une énorme différence pour les habitants de la capitale, mais le besoin en électricité reste élevé dans les zones rurales où les taux d’électrification sont faibles (seulement 14% en 2013). Les prochaines étapes pour l’EDD consisteront à raccorder les zones rurales, où les rares personnes qui disposent d’électricité dépendent de sources d’énergie renouvelables à petite échelle.

L'extension du réseau de distribution dans les zones rurales sera difficile, étant donné le relief inaccessible d'une grande partie du pays. Heureusement, la capacité de production de la centrale électrique de Boulaos signifie qu'un approvisionnement fiable en électricité est déjà en place.

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